Vendredi 4 mars, nous apprenons, avec effroi et une grand émotion, la tentative de suicide d’un jeune greffier affecté à Mamoudzou (Mayotte). Les conditions d’accueil et d’exercice professionnel au tribunal seraient en cause.

Une semaine plus tard, nous découvrons, par voie de presse, la venue du Garde des Sceaux à La Réunion et à Mayotte. Nous sommes alors convaincus que notre ministre va, enfin, prendre toutes les mesures d’urgence qui s’imposent : soutien psychologique à notre collègue et aux agents, amélioration sans délai des conditions de travail, revalorisation des primes des agents expatriés et mise en place de conditions d’accueil enfin dignes. Non, rien de tout cela !

D’une attitude suffisante, le Garde des Sceaux se déplace, 2 heures, entouré d’une nuée de journalistes, au TJ de Mamoudzou, qui filme la signature de la Circulaire de politique pénale relative à Mayotte.

Au programme de ce déplacement : « tour d’images », « micro-tendu » et, en guise de faire-valoir, un « échange informel avec les personnels de la juridiction », bien entendu, sous l’œil des caméras et photographes. Nous jugeons cela inadmissible !

À l’heure où nous attendons toujours la réponse à la demande d’expertise pour risque grave portant sur la santé et la sécurité de l’ensemble des agents des services judiciaires, cette autopromotion dans une juridiction en souffrance est une honte.

Nous conseillons au Garde des Sceaux, de reprendre ses caméras et photographes, et de donner à tous les fonctionnaires des greffes, de vrais moyens pour assurer une Justice digne, ainsi qu’une revalorisation statutaire à la hauteur de leur engagement quotidien.

La souffrance au travail de l’ensemble des catégories de personnels des juridictions n’est pas un sujet de second plan face à une opération d’auto-promotion.

Monsieur le ministre, cessez de vous demander ce que les agents du Ministère peuvent faire pour vous, mais demandez-vous, enfin, ce que vous pouvez faire pour les agents du Ministère.

L’UNSa Services Judiciaires