Je suis fonctionnaire
Notre projet 2021 pour les métiers
Les principales revendications de l’UNSa SJ sont exprimées dans son rapport d’orientations validé au congrès de Lyon, les 11, 12, 13 et 14 octobre 2021. Elles guident l’action de l’UNSa SJ pour les années à venir. Elles n’ont qu’un intérêt : celui d’améliorer les métiers et les statuts des personnels des services judiciaires.
L’UNSa Services Judiciaires constate que le projet de réforme « Justice 21 » oublie les compétences des fonctionnaires des greffes. Beaucoup reste à obtenir pour l’ensemble des corps de fonctionnaires et des agents contractuels des services judiciaires.
La vision de l’UNSa SJ prend en compte toutes les catégories socioprofessionnelles au sein de trois filières définies. C’est à cette condition que chaque acteur trouvera sa place en étant reconnu et rétribué à sa juste valeur dès son entrée.
Cette proposition rejoint le référentiel des métiers de greffe élaboré et actualisé (en concertation avec les organisations syndicales) par la sous-direction des ressources humaines des greffes qui présente la cartographie des situations de travail et des compétences de l’ensemble des métiers de greffe en recensant toutes les fonctions types exercées par les personnels non-magistrats des services judiciaires. Il décline une organisation des emplois en 4 familles : droit et procédure, direction et administration, logistique et fonctionnement ressources humaines
Filière Judiciaire / Juridictionnelle
Les statuts de greffiers des services judiciaires issus du décret du 13 octobre 2015 confient de nouvelles missions, celles de greffier référent Service d’Accueil Unique du Justiciable (SAUJ), de chef de greffe ainsi que de nombreuses délégations qui se font au seul gré des magistrats dans de nombreuses juridictions. Le greffier assistant du magistrat (GAM,) dont l’expérimentation est en cours et rencontre un accueil favorable auprès des greffiers comme des magistrats, viendra enrichir la profession. La création de 1 000 postes bénéficiant d’un statut fonctionnel suite à l’accord de 2015 est une première avancée mais ne constitue en aucun cas une fin pour l’UNSa Services Judiciaires.
En effet, les rapports Guinchard (2008) et Delmas-Goyon (2013) proposent de créer le greffier juridictionnel. L’UNSa-SJ en a été à l’initiative et a validé les propositions qui s’inscrivent dans l’amélioration du fonctionnement de la justice et dans lesquelles le greffier devient un membre de l’équipe juridictionnelle bénéficiant de transferts de compétences améliorant son statut.
L’UNSa-SJ revendique la création de ce corps de greffier juridictionnel de catégorie A dans lequel l’ensemble des greffiers avec leurs missions actuelles a vocation à s’inscrire. S’agissant des missions dévolues aux assistants de justice et juristes assistants, elles relèvent de l’expertise juridique et de l’analyse des dossiers sur le fond du droit. Elles seront transférées au corps de « greffier juridictionnel ». Les contractuels occupant ces fonctions pourront être intégrés au sein de ce corps par le biais d’une passerelle spécifique qui reste à définir.
Au nom du service public et de la gratuité de la justice, l’UNSa SJ revendique le retour au sein des greffes du traitement des procédures gracieuses et actes administratifs qui leurs étaient confiés. L’UNSa SJ demande l’abrogation du texte confiant le divorce par consentement mutuel aux offices notariés et s’en remet aux conclusions des rapports ayant conduit la réflexion sur la justice du XXIe. Celle-ci propose de confier au greffe le traitement de cette procédure. Nous ne pouvons pas accepter de subir un texte voté contre notre gré.
Filière Administrative
Pour les Directeurs des Services de Greffe Judiciaire (DSGJ) :
L’UNSa SJ précise que les DSGJ sont imprégnés d’une solide culture judiciaire et ont démontré qu’ils sont les mieux à même d’exercer ces fonctions d’encadrement dans un contexte spécifique, tout particulièrement à un moment où leur environnement professionnel connaît de profonds bouleversements : carte judiciaire, réformes procédurales et statutaires, nouveaux modes d’organisation des juridictions, pénuries d’effectifs et surcharges de travail. Ils méritent une véritable reconnaissance de leur rôle d’encadrement supérieur en catégorie A+. Enfin, la mise en place des magistrats chefs de service et l’arrivée des attachés chefs de cabinets pourraient fragiliser le positionnement des directeurs des services de greffe judiciaires.
Dans ce cadre, l’UNSa Sj exige pour les DSGJ :
- des garanties sur une véritable répartition claire et sans ambiguïté des sphères de compétence et de responsabilité
- la clarté juridique, suite à l’article R 123-3 du COJ
- une répartition lisible des attributions de chacun, ainsi qu’un véritable rôle dans les instances de direction (conseil de juridiction, projet de juridiction)
- la suppression de l’assistance aux audiences par les DSGJ
- le renforcement de leur mission dans la gestion des ressources humaines et leur autonomie budgétaire
- la création d’une Direction régionale et inter régionale à l’instar des atures directions du Ministère de la Justice, de l’administration pénitentiaire et de la protection judiciaire de la jeunesse
- la mise en place d’une formation professionnelle qualifiante adaptée aux missions des DSGJ
Pour les Adjoints administratifs :
L’Adjoint administratif est un acteur essentiel au bon fonctionnement du système judiciaire. L’UNSa SJ milite pour l’obtention d’un statut dérogatoire aux côtés des greffiers en chef et greffiers et la reconnaissance de leur spécificité. Cela implique une avancée financière et la mise en oeuvre d’une politique de gestion des emplois, de recrutement et de formation.
Pour les Secrétaires administratifs :
Dans le cadre de la loi de la Justice du 21e siècle, de réelles missions administratives doivent leur être attribuées. Il est urgent de reconnaître ces personnels avec une véritable gestion des emplois et des missions. Enfin, une politique de concordance du régime indemnitaire des Secrétaires administratifs avec les autres directions doit aboutir.
Filière Technique
Malgré quelques créations de poste en 2016, l’UNSa SJ poursuit ses revendications pour plus de recrutements et pour la création d’une véritable filière technique, en tenant compte des besoins des juridictions et des spécificités (informatiques, immobilières, transports…) dans lesquelles le personnel évoluera.
Dans ce cadre, l’UNSa SJ propose de créer les corps suivants :
- le directeur technique, responsable des services techniques
- le technicien, référent dans chaque cours d’appel
- l’adjoint technique, pour assurer les opérations de maintenance
Concernant les contractuels, l’UNSa SJ est hostile à la précarisation des emplois et à la dérive à laquelle conduit une politique de fonction publique contractuelle et non plus statutaire. L’UNSa SJ revendique la mise en place de contrats d’embauche d’une durée minimale de 12 mois et de fiches de poste détaillées, ainsi que l’énumération de critères pour un passage en CDI.
Le devenir des retraités :
- L’UNSa SJ revendique que les agents puissent prendre leur retraite en bonne santé et exige avec les actifs, une « meilleure prévention, une meilleure efficacité de la médecine du travail, des CHSCTD et un suivi des maladies professionnelles post retraite ». L’UNSa SJ milite pour une défense du système de retraite par répartition et pour une amélioration du pouvoir d’achat des retraités par l’indexation des pensions sur le salaire moyen de base. Pour l’UNSa SJ, l’administration doit veiller à l’épanouissement des réservistes qu’elle emploie, en :
- élargissant les missions qui leur sont confiées,
- proposant la réserve judiciaire pour les agents des corps communs,
- veillant à ce que les missions confiées aux réservistes ne se limitent pas aux fonctions délaissées par les actifs,
- assurant une revalorisation annuelle de la vacation versée au titre de la rémunération.
PROJET D’ORIENTATION 2021, NOTRE ORGANIGRAMME

Justice et statuts, notre état des lieux
« La Justice est à la fois un attribut essentiel de la souveraineté de l’État et une mission fondamentale dans la vie sociale, puisque ses décisions et ses actions touchent aux libertés individuelles et aux intérêts matériels et moraux des personnes. La justice est un service public, elle est rendue au nom du peuple français. C’est aux institutions judiciaires qu’il appartient de juger, en toute neutralité, les conflits entre les personnes et de sanctionner les comportements interdits. Pour lui assurer l’impartialité nécessaire à ses missions, la Constitution affirme l’indépendance de l’autorité judiciaire vis-à-vis du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif. »
Tous les ministres ont, tour à tour, depuis la fonctionnarisation des greffes, entrée en application en 1967, reconnu la spécificité de nos métiers et vanté la technicité et le professionnalisme de nos acteurs. Ils n’ont pas pour autant défendu avec la conviction qu’on était en droit d’attendre, les intérêts des personnels de greffe, se réfugiant derrière des contraintes budgétaires.
Aujourd’hui, nous rencontrons une problématique supplémentaire liée au fait que la Fonction Publique veut unifier l’ensemble des statuts. Si cette réforme était mise en place, cela signifierait assurément un appauvrissement de l’institution judiciaire lié à la disparition des métiers spécifiques des fonctionnaires des greffes. Qu’on le veuille ou non, le fonctionnaire des greffes participe plus à la création de l’acte de justice qu’à sa « simple » exécution. La justice est confrontée à la nécessaire modernisation que connaissent tous les services publics. Une transition qu’il est difficile de mener entre tradition et modernité mais qui est rendue inexorable par les nouvelles technologies, la nécessaire qualification de ses personnels ainsi que le besoin sociétal d’une justice rapide et efficace.
Ce cap ne pourra être franchi sans les personnels de greffe. Ceux-ci, sans cesse sollicités pour mettre en application des réformes sans moyens, ont une capacité d’adaptation exceptionnelle qui n’est plus à démontrer. Ils doivent donc bénéficier d’évolutions de carrière, de métiers pour valoriser les missions qu’ils effectuent déjà dans les juridictions. Tous les rapports des différents groupes de travail et missions de ces dernières années l’ont déjà indiqué !
Un focus est particulièrement porté sur la catégorie « Seniors » car notre pays connaît une forte augmentation de la longévité des Français, et une croissance forte des classes d’âges les plus élevées. Les services judiciaires ont connu ces dernières années un fort taux de départ à la retraite de leurs agents, départs parfois choisis, mais souvent imposés par la limite d’âge. Face au déséquilibre économique, causé par la rupture de revenus, certains fonctionnaires ont fait le choix de se réengager dans le service public sous le régime de la réserve.
Bien que l’UNSa SJ n’ait jamais cautionné cette institution, au titre de la défense de la pérennité des emplois, elle s’oblige néanmoins à s’assurer de la protection des retraités ayant été amenés à choisir cette voie. Cette protection doit porter autant sur la rémunération des vacations que sur les missions confiées aux réservistes. Pour l’UNSa SJ « Tout doit être fait pour éviter les conflits entre générations et pour préserver, voire reconstruire les solidarités ». Les pouvoirs publics doivent à la fois clarifier le débat relatif à la protection sociale et valoriser le rôle des seniors auprès des autres générations. Ils doivent répondre aux besoins liés au vieillissement de la population. Le retraité doit conserver son activité citoyenne, c’est-à-dire être capable d’apprécier, de donner son opinion et d’agir sur tous les problèmes de société. Cela, évitant le repli sur soi-même, contribue à développer l’image du retraité actif, citoyen à part entière et améliorer sa qualité de vie.
L’UNSa SJ milite depuis de nombreuses années pour une évolution des missions et des métiers, accompagnée d’une réforme statutaire d’ampleur. Notre ambition de vouloir faire avancer les carrières et statuts ne peut aboutir qu’en privilégiant la négociation et la discussion. C’est une démarche longue et plus difficile que de ne rien proposer et de laisser l’administration nous imposer sa volonté de réformer au rabais l’organisation des corps et des métiers. Mais à l’UNSa, nous préférons la progression constante même minime à la position statique qui laisse passer le train des réformes statutaires sans jamais en bénéficier, faute de monter dans un seul de ses wagons.
Depuis le Congrès de Limoges en 2013, cette ligne de conduite a été totalement respectée et ce sont 3 accords qui ont été signés par l’UNSa à la Fonction publique, et à la Direction des Services Judiciaires sur les métiers et les statuts amenant des augmentations salariales inespérées et surtout inégalées depuis 10 années pour l’ensemble des catégories socioprofessionnelles.
