Chers collègues,

comme vous le savez, l’UNSa a appelé massivement à la grève et à une journée « Justice Morte » le 21 septembre dernier, afin de soutenir les légitimes revendications des personnels de greffe et signifier sa colère dans le cadre des négociations en cours qui donnent lieu à des propositions en deçà de ce que nos professions méritent.

Une CAP des greffiers, portant sur les recours individuels de 11 agents et la titularisation de 8 stagiaires, devait se tenir à la même date. Compte tenu de l’appel la grève, nous avions sollicité le renvoi à court terme de cette CAP, lequel a été rejeté. Un syndicat a fait le choix de pointer du doigt notre manque de professionnalisme dans leur communiqué pour avoir été gréviste : « les trois organisations syndicales présentent se sont opposés à l’éventualité de reporter purement et simplement la CAP à une date ultérieure car, compte tenu des négociations, des agendas ministériels et des nécessités de service de chacun, il était impossible d’organiser une CAP dans un délai raisonnable. Or, les nombreuses situations individuelles dont est saisie la CAP étaient bien trop urgentes pour que l’on puisse décider de ne pas les étudier…. La SDRH des greffes a pleinement partagé notre position …Il n’est pas dans la pratique de l’action syndicale de boycotter une CAP… Pour nous, l’UNSa-SJ prend seule la responsabilité de cette décision et devra assumer auprès des collègues qui l’ont saisi, le report de cet examen. À tout le moins, nous espérons que les élus UNSa-SJ, qui siègent avec nous à la CAP, se sont déclarés grévistes pour la journée du 21 auprès des services judiciaires… ».

L’UNSa fait le choix d’un syndicalisme d’action et non de réaction. A ce titre, nous ne commentons jamais les positionnements des autres organisations syndicales et refusons de répondre à leurs attaques non constructives qui desservent l’action collective.

Cependant, il nous semble important de vous apporter quelques précisions dès lors que le travail et l’investissement de nos élus est clairement remis en cause par cette organisation syndicale qui a pourtant déposé un préavis de grève pendant plus d’un mois, mais fait le choix (qui lui appartient) de ne pas être gréviste aux côtés des personnels de greffe.

Oui, l’UNSa SJ était en grève le 21 septembre, et déclarée comme telle (et ce n’est pas la première fois). Nos fiches de paie feront taire les mauvaises langues suspicieuses….

Nous rappelons que les grévistes n’ont pas à se justifier ou à s’excuser de faire grève, il s’agit d’un droit constitutionnel. A l’UNSa SJ nous refusons de juger les prises de positions de nos homologues représentants des personnels des autres syndicats. Nous respectons les actions et les opinions des autres représentants des personnels, y compris quand nous ne les partageons pas. Car nous pensons que c’est ce qui fait la force et la dignité d’une organisation syndicale. Nous consacrons notre temps, notre force et notre énergie à ce qui a de l’importance pour nous : la défense et les intérêts des personnels de greffe qui nous ont élu pour faire entendre leur voix et défendre leurs intérêts.

L’UNSa SJ a fait le choix d’être en grève, malgré la tenue de la CAP, car il nous semble inconcevable de demander à nos collègues d’être grévistes, de subir une perte financière ainsi que la pression morale et psychologique des magistrats, des justiciables, des avocats (même lorsque ceux-ci sont nombreux à nous apporter aussi leur soutien, cette pression reste inhérente à tout mouvement de grève) et de refuser d’en faire autant.

Faire le choix d’être en grève c’est faire le choix difficile et douloureux de laisser des dossiers de violences, de séparations, de surendettement, de tutelle… être renvoyés alors que l’enjeu pour le justiciable est énorme.

Il est inenvisageable pour les membres de l’UNSa SJ, qui sont aussi des personnels de greffe, de refuser de subir cette pression douloureuse en se cachant derrière la pression des collègues qui ont besoin d’être aidés. Cette CAP avait pour ordre du jour l’examen de la titularisation de 8 greffiers stagiaires, 3 recours évaluations ainsi que l’examen de 8 recours suite à refus de congés formation ou de temps partiel.

Bien sûr, nous ne minimisons pas l’importance et les enjeux des situations individuelles qui sont étudiées en CAP, et nous n’avons pas « laissé tomber » nos collègues : nous leur avons expliqué notre positionnement, qu’ils ont parfaitement compris. Nous avons par ailleurs travaillé nos dossiers pour cette CAP, comme nous le faisons à chaque fois. Nous avons recherché, et trouvé, des solutions pour que les dossiers dont nous avions la charge soient défendus malgré notre absence (plaidoiries écrites qui ont d’ailleurs abouties et renvois obtenus lorsqu’une plaidoirie orale était nécessaire).

Ces attaques sont sans fondement, injustifiées et inutiles.

A l’heure où notre base réclame une unité syndicale, il est dommage que certaines organisations syndicales préfèrent s’attaquer à la 1ère organisation syndicale représentative au lieu de se battre à nos côtés pour la défense de nos métiers. L’UNSa SJ fait le choix de mouiller sa chemise, même si cela impose parfois des choix douloureux qu’elle assume parfaitement. Par ailleurs, elle ne ménage pas ses efforts pour tenter d’obtenir plus que ce que l’on nous propose actuellement dans le cadre des négociations en cours (demande de rendez-vous avec la Fonction Publique, par exemple..).

A l’heure de la CAP, les élus UNSa SJ se trouvaient sur le parvis du TJ de Paris et en régions pour répondre aux nombreuses interrogations des collègues qui étaient présents et qui s’interrogent sur les négociations en cours.

Les équipes UNSa SJ restent à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.


Les élus UNSa SJ à la CAP des greffiers