L’UNSa SJ a déposé un préavis de grève pour la journée du 21 septembre. Nous avons expliqué dans notre communiqué le choix de cette date qui a été dicté par l’urgence liée à l’accélération du processus de négociation (délai raccourci pour signer un accord) et par l’évolution de la situation dans le cadre de ces négociations.

 

En qualité de négociateurs pour l’ensemble de la profession, il nous paraît important, à ce stade, d’inverser le rapport de force en obligeant la Direction des Services Judiciaires à nous transmettre un projet sérieux et décent sur table AVANT ou LORS la réunion. Les mobilisations avant les réunions sont parfaites pour montrer qu’il y a une colère et une nécessité de changement (c’est d’ailleurs grâce à celle réussie du 3 juillet, que la DSJ a accepté d’ouvrir enfin des négociations qui étaient demandées de longue date). Dans ce cas, l’administration attend de connaître l’impact de la mobilisation, avec le taux de grévistes (le lendemain ou dans les 48h de la grève) pour savoir s’il est nécessaire, ou pas, d’envisager un éventuel changement. Si une grève est bien suivie, l’administration transmettra aux organisations syndicales représentatives un projet dans les jours ou semaines à venir.

 

Or, dans le cadre des négociations actuelles, afin de pouvoir défendre au mieux les intérêts de la profession, nous avons besoin d’avoir des propositions (concrètes, chiffrées et écrites) LORS de la réunion du 20 et NON APRES, pour savoir si celles-ci sont ou pas favorables à la profession et à vos attentes, surtout que l’administration se saisit de toutes les excuses pour gagner du temps que nous n’avons pas (c’est d’ailleurs pour ça que les organisations syndicales sont en mal de vous donner des informations complètes).

L’administration fait son maximum pour rallonger les délais et ne pas nous donner d’informations, elle va tenter d’attendre la dernière réunion pour nous donner tous les éléments et ce n’est pas acceptable car apprécier l’aspect positif ou pas d’une grille indiciaire prend beaucoup temps (il faut calculer le gain pour chaque échelon et voir si le plus grand nombre s’y retrouve, il faut calculer la durée des échelons, voir les possibilités de progression pour chaque grade et chaque échelon…). Or, l’administration va faire son possible pour nous faire signer dans l’urgence, minimisant au maximum notre temps d’analyse, compte tenu du risque de perdre l’enveloppe budgétaire si on ne signe pas avant le 4 octobre.

Il est temps de renvoyer la responsabilité des dysfonctionnements des juridictions à notre Ministère : s’il veut qu’on arrête le blocage et les grèves, il ne tient qu’à lui de nous donner de bonnes nouvelles dès le 20 septembre (sans attendre le taux de grévistes d’une éventuelle mobilisation d’avant la réunion) et s’il ne le fait pas, il s’exposera à un blocage massif !

 

En tant que négociateurs, nous avons vraiment besoin de l’aide et du soutien du terrain. Nous n’y arriverons pas seuls.

 

Cette mobilisation historique a permis de débloquer des revendications que l’administration refusait d’étudier, pensant qu’il n’y avait ni besoin, ni urgence. Nous n’y arriverons pas sans votre aide et votre confiance : si la DSJ pense que les négociateurs ne sont pas écoutés, il en sera fini de notre pouvoir à la table des négociations.

 

Si nous avions pu anticiper la date du 21 septembre, bien sûr nous l’aurions fait mais le contexte actuel et les informations évoluent en permanence et nous obligent à nous adapter constamment et dans l’urgence.

 

L’UNSa SJ soutient toutes les mobilisations : si vous souhaitez vous mobiliser le 19 ou le 20 septembre (dates que certaines juridictions semblent choisir), c’est très bien ! Mais si vous souhaitez nous aider pour que nous soyons plus forts à la table des négociations, il est important que vous répondiez à notre appel et que vous vous mobilisiez aussi le 21 septembre afin que vos représentants soient crédibles et puissent peser sur ces négociations.

 

Quid si la DSJ venait à refuser lors de la réunion du 20 septembre de prendre en compte le fort risque de Justice Morte pour cette journée ?

Il faudra alors une mobilisation la plus massive possible : en cas de réussite de la journée du 21 septembre, la DSJ serait politiquement responsable de cet échec et devra fournir toutes les garanties dans les jours qui suivent et au plus tard le 27 septembre (où elle sera nécessairement sous pression).

Et si je suis réquisitionné car désormais la juridiction connait la date de la grève ? Pas de souci, bien au contraire : cela démontre que la présence des agents est indispensable et lorsque l’administration en est réduite à faire usage de la contrainte pour que ses agents viennent travailler, c’est un constat d’échec cuisant pour elle.

Nous exigerons bien sûr que les taux de réquisitions soient ajoutés au taux de grévistes.

 

Il est toujours désagréable de devoir changer son organisation, mais nous attirons votre attention sur le fait que seul le taux de grévistes sera comptabilisé : seul le fait de ne pas venir travailler, et ses conséquences sur le fonctionnement de la justice, est important pour la DSJ dans le cadre de ces négociations. Le nombre de renvois des audiences n’est pris en compte qu’au niveau régional, le nombre d’articles dans les journaux ou de regroupement sur les marches des Palais ne sont pas non plus pris en compte par la DSJ. Même si ces actions concourent grandement à la visibilité de nos actions et qu’elles sont importantes dans le cadre du combat et du travail de lobbying à mener auprès des parlementaires et de la presse, il vaut parfois mieux y renoncer temporairement lorsque l’enjeu est le seul taux de grévistes. De son côté l’UNSa SJ a contacté la presse nationale pour rendre visible les revendications des personnels de greffe.

 

Espérant avoir répondu à vos interrogations, l’UNSa SJ s’engage et fait son maximum pour que l’ensemble des greffiers puissent obtenir la vraie reconnaissance qu’ils méritent et nous ferons de même pour les autres professions dans le cadre du processus de négociations.


Le bureau national du syndicat UNSa Services Judiciaires


Vous trouverez ICI notre lettre ouverte envoyée ce jour au Directeur des Services Judiciaires.