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Actualités, National

Déclaration liminaire à la Formation Spécialisée (FS) du CSA Services Judiciaires du 14 mars 2024

DECLARATION LIMINAIRE DE LA FORMATION SPECIALISEE
du CSA des SERVICES JUDICIAIRES du 14 mars 2024


Monsieur le Directeur des services judiciaires,

Nous sommes une nouvelle fois réunis pour nous prononcer sur le projet de PAPRIPACT des services judiciaires pour 2024.

« Plan annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail ». Ce ne sont pas des mots vains quand ils concernent des métiers et des agents négligés depuis plus de 30 ans (comme vous l’avez-vous-même reconnu) sur les plans de la santé, de la sécurité au travail et des conditions de travail.

L’UNSa SJ a été force de propositions pour les travaux liés à l’élaboration de ce PAPRIPACT. Toujours connectés au terrain, nous vous avons fait parvenir nos lignes rouges, et ces derniers jours encore nous avons pu les rappeler et en échanger avec vos services. Rien d’exagéré, rien de démesuré, plus que des lignes rouges, juste un minimum à concéder pour préserver un tant soit peu la santé de vos agents éprouvés, épuisés.

Si nous pouvons reconnaître que des efforts ont été consentis eu égard au projet initial proposé, ils ne sont cependant pas suffisants : refus de fléchage d’une partie des budgets QVCT pour garantir la lutte contre les troubles musculo-squelettiques, rien de satisfaisant pour prévenir les audiences longues ou tardives voire nocturnes qui mettent en danger la santé de tant de nos collègues. Pourtant l’urgence est palpable. En témoignent, par exemple, la demande d’expertise et la saisine de l’Inspection du Travail initiées par l’UNSa SJ / USM au TJ de Paris suite au cri de détresse des greffiers correctionnels à l’été dernier.

Monsieur le Directeur, ce projet de PAPRIPACT manque d’ambition. Il ne répond ni aux risques professionnels constatés, ni aux conditions de travail indigentes des agents, ni aux besoins et attentes qui sont considérables. Il faut que le PAPRIPACT intègre l’instauration de taux de décharge d’activité minimum de 20 % aux assistants de prévention et un repos compensateur aux agents retenus en audience au-delà des règles prévues par la circulaire Lebranchu, afin que chacun comprenne que la SST n’est plus un simple affichage mais une réelle priorité au sein de la DSJ.

Monsieur le Directeur, de vos propositions, de vos actions, dépend la santé des agents. Ne les décevez pas, vos agents ont besoin plus que jamais de votre particulière attention à leur égard, de votre écoute et de votre engagement à leurs côtés sur le terrain des conditions de travail.

Vous dites avoir conscience de la gravité de la situation et des risques au sein des services judiciaires… Prouvez-le !

Certes, on ne répare pas 30 ans de négligence en une année, mais une situation d’urgence appelle des mesures urgentes, et s’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, il faut veiller à ne pas confondre « petits pas » et immobilisme.

Les membres UNSa SJ du CSA des Services Judiciaires


PDF de la déclaration liminaire UNSA SJ – FS SJ du 14 mars 2024

Actualités, National

Amélioration des conditions de travail : Combien de temps encore ?

DECLARATION LIMINAIRE DE LA FORMATION SPECIALISEE
du CSA des SERVICES JUDICIAIRES du 05 février 2024

Amélioration des conditions de travail : Combien de temps encore ?


A titre liminaire, l’UNSa SJ souhaite apporter son soutien à nos collègues Réunionnais qui ont dû, à titre professionnel et personnel, affronter un cyclone puis des pluies diluviennes destructrices, et à nos collègues Mahorais, confrontés à de nouveaux épisodes de violences.

Monsieur le Directeur des Services Judiciaires,

La formation spécialisée du CSA des Services Judiciaire se réunit après un report proposé par cinq des six organisations syndicales représentatives, afin de vous permettre d’étoffer l’ordre du jour famélique et le plan d’action de prévention des risques professionnels indigent qui nous étaient proposés. Nous avons tenu compte de vos contraintes de ressources et d’agenda et nous avons bien volontiers fait le choix du dialogue social plutôt que celui du boycott afin d’avancer sur le sujet essentiel de la santé des agents.

Et bien, notre déception est aujourd’hui à la hauteur des besoins et des attentes des collègues que nous représentons !

En effet, huit mois se sont écoulés depuis l’installation de cette instance dédiée à la santé des agents et à l’amélioration de leurs conditions de travail, mais force est de constater que rien n’a changé…

Pourtant, depuis votre arrivée au sein de la Direction des Services Judiciaires, la souffrance au travail n’est plus un mot tabou. Après des années de revendications syndicales, le sujet de l’amélioration des conditions de travail était enfin sur la table de travail. Cependant, la montagne a accouché d’une souris !

Nous aurions pourtant aimé saluer les avancées concrètes obtenues, annoncer les efforts concédés, nous aurions tant voulu nous féliciter, vous féliciter, d’une prise de conscience avérée et responsable sur les piètres conditions de travail, et la nécessaire mise en œuvre d’une dynamique nouvelle au soutien de la santé de nos collègues.

L’UNSa SJ a pourtant été force de propositions avec pas moins de trois rapports déposés en 18 mois ! Nous vous avons fait parvenir plusieurs contributions fondées sur les constats et bilans officiels des acteurs de la prévention, dont vous reconnaissez vous-même les conclusions. Ainsi, nous attendions l’attribution de moyens et de décharges dignes de ce nom pour nos assistants de prévention qui sont aujourd’hui complètement démunis ; nous attendions la mise en place d’un cadre visant enfin à garantir, ou ne serait-ce que promouvoir, le respect de la durée légale du travail au sein de nos juridictions ; nous attendions la mise à disposition des agents d’un matériel enfin adapté à la prévention des troubles musculo-squelettiques qui génèrent des maladies et un absentéisme important.

Et que nous proposez-vous aujourd’hui ?

L’in-entendable ! :

  • « Diffuser une plaquette informative sur les mauvaises postures via l’intranet »… !?

  • « Réaliser un état des lieux de la durée des audiences » !? Et prévoir un délai de 12 mois pour ce faire…!?

  • « Renforcer la communication pour faire connaître le réseau des assistants de prévention » …!?

Monsieur le Directeur, c’est au mieux un défaut de prise de conscience alarmant et au pire un camouflet que vous infligez aux agents investis qui, au nom de leur conscience professionnelle et de leur sens du service public, souffrent en silence et s’épuisent dans leurs missions, jusqu’à parfois y laisser leur santé, voire leur vie.

Il est plus que temps et nécessaire que la Direction des Services Judiciaires, et plus globalement notre Ministère, prenne ses responsabilités et mettent en place les actions de prévention des risques professionnels qui s’imposent ! Faut-il rappeler que l’employeur a une obligation, y compris pénale, de sécurité et qu’à ce titre, il doit prendre les mesures nécessaires pour notamment « protéger la santé physique et mentale des agents placés sous leur autorité » (art. L. 4121-1 du Code du travail).

Alors, stop aux discours de bonnes intentions, aux belles promesses (auxquelles nous ne croyons plus). Arrêtez de dire, et d’écrire, que « la promotion de la santé et de la qualité de vie au travail » est votre priorité, car ce n’est pas vrai. En tout cas, vous ne le démontrez pas dans le projet de plan d’actions 2024 que vous nous soumettez pour avis ce jour, et dont espérons encore une évolution au cours de cette réunion.

S’il était mis dans l’élaboration de ce PAPRIPACT le 10ème de l’effort qui a été fourni pour élaborer le plan d’action RH de la DSJ (lequel prévoit quelques coups de griffe au statut des fonctionnaires au nom de la productivité), nul doute que les avancées seraient au rendez-vous !

Monsieur le Directeur, vous avez le pouvoir et le devoir d’améliorer les conditions de travail des agents. La diffusion d’une plaquette, un énième état des lieux, le renforcement de communication ne sont en rien des propositions sérieuses au regard de la réalité et des enjeux ! Vous êtes comptable de la lutte contre la souffrance au travail des agents de cette sous-direction. Mettez dès maintenant en œuvre une volonté forte en adéquation avec les besoins de nos collègues quant à l’amélioration de leurs conditions de travail, afin que vos actes correspondent enfin à l’ambition affichée et attendue par tous.


Les membres UNSa SJ du CSA des Services Judiciaires


PDF – Amélioration des conditions de travail – Combien de temps encore ! Déclaration liminaire FS CSA SJ du 5 février 2024

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Déclaration liminaire à la Formation Spécialisée (FS) au CSA Services Judiciaires du 17 octobre 2023

DECLARATION LIMINAIRE DE LA FORMATION SPECIALISEE
du CSA des SERVICES JUDICIAIRES du 17 octobre 2023

CONDITIONS DE TRAVAIL : L’ETAT D’URGENCE EST DECLARE !


Monsieur le Directeur des Services Judiciaires,

L’UNSa SJ ne fera malheureusement pas dans l’originalité pour commencer cette deuxième réunion de la formation spécialisée du CSA des Services Judiciaires.

En effet, cinq mois se sont écoulés depuis l’installation de notre instance dédiée à la santé des agents et à l’amélioration de leurs conditions de travail, mais force est de constater que rien n’a changé… Nous aurions pourtant aimé évoquer les avancées obtenues, les travaux menés, les projets envisagés, les améliorations espérées mais nous sommes contraints de commenter, une fois de plus, année après année, les rapports rendus par les acteurs de la prévention des risques professionnels qui font encore et toujours les mêmes constats de « souffrance au travail, risques psycho-sociaux, violences psychologiques, climat délétère, perte de sens, dans un contexte de surcharge d’activité… ».

La Direction des Services Judiciaires fait actuellement face à une mobilisation des personnels de greffe inédite, par son ampleur et sa durée. Si cette colère s’explique par un besoin profond, ancien et désespéré de reconnaissance et de considération, elle trouve aussi son origine dans des conditions de travail dégradées, insupportables, voire maltraitantes qui s’éternisent depuis trop longtemps.

Des collègues souffrent tous les jours (troubles musculo-squelettiques, dépressions, burn-out…) tandis que d’autres meurent tous les ans, accidentellement ou pire, volontairement, sur leur lieu de travail, sans que les quelques avancées mises en œuvre par la centrale n’arrivent jusqu’aux
juridictions ou dans les SAR.

Pourquoi ?

Parce que la préservation de la santé des agents n’est toujours pas un objectif prioritaire, ni même un objectif clairement affiché par notre Ministère ou par notre Direction. Seule la continuité, à n’importe quel prix, du service public semble aujourd’hui compter, matérialisée par les sacro-saintes statistiques, qui ne sont par ailleurs ni sérieusement collectées, ni fiabilisées en matière de SST (santé et sécurité au travail). Pour preuve, même le nombre d’accidents du travail au niveau national semble inconnu de notre ministère, c’est dire l’importance qu’on porte à cette question !

Il est temps que la prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail soient enfin une priorité !

A ce titre, l’UNSa SJ attend de la Direction des Services Judiciaires qu’en sa qualité d’employeur, elle applique enfin le droit du travail auquel elle est aussi soumise et auquel elle se soustrait pour l’instant. Parce qu’il s’agit d’une obligation légale mais aussi parce que les personnels judiciaires le méritent doublement au regard de leur investissement sans faille dans un contexte de sous-effectif chronique et de manque de moyens structurels.

Il est plus que temps d’en terminer avec les diverses mesures d’affichage, les promesses, les bilans, les audits, qui se succèdent et restent au placard. Il faut passer aux actes. Il est urgent d’initier un changement en termes de perception et d’investissement de l’importance portée à la préservation de la santé des personnels, de vos personnels. A défaut, le service public de la justice ne s’en relèvera pas car l’état d’urgence est désormais déclaré : l’attractivité de nos métiers, la sauvegarde de nos équipes et l’efficience de nos collectifs de travail sont en jeu.

L’UNSa SJ vous a remis trois rapports en moins d’un an avec des propositions concrètes visant à promouvoir l’amélioration des conditions de travail : un rapport sur les juridictions ultra-marines remis en novembre 2022, un rapport sur les axes prioritaires en matière de politique de santé et de lutte contre la dégradation des collectifs de travail en janvier 2023 et un rapport sur la nécessité de réorganisation du travail remis en septembre 2023. Au total, nous avons ainsi abordé près d’une vingtaine de pistes de travail (valorisation et professionnalisation des fonctions d’assistant de prévention, formation et évaluation des chefs de service à la prévention des risques professionnels, dispositifs visant à permettre le respect de la circulaire Lebranchu sur la durée des audiences…).

Ces propositions visent à initier l’implantation d’une véritable culture de la prévention qui fait cruellement défaut à ce jour, et de favoriser la bienveillance managériale qui est trop rarement pratiquée, vraisemblablement en raison d’une formation inadaptée et/ou d’une méconnaissance
des outils QVT à la disposition des managers.

Nous n’avons malheureusement eu aucune réponse à ce jour, ni sur nos travaux, ni sur ces propositions mais l’UNSa SJ ne lâchera rien tant que la santé des personnels de justice ne sera pas enfin devenue une réelle priorité ministérielle ou directionnelle.

Les membres UNSa SJ du CSA des Services Judiciaires


PDF de la déclaration liminaire FS CSA SJ 17 octobre 2023